dimanche 24 janvier 2010

Exploitez les différents types de joueurs faibles !

Pour mon premier article de l'année, je n'y vais pas avec le dos de la cuillère !

Un élément que l’on nous enseigne encore et encore, est d’être constamment l’agresseur. « Attaquez les faiblesses » on nous dit.

Une autre phrase courante est : « Soyez sûr de gagner les pots que personne d’autres ne veut. ».

Un des problèmes essentiel est, qu’en dehors du fait de savoir que nous devons être l’agresseur, on ne sait pas vraiment comment repérer ces faiblesses et quand on l’a fait, souvent on ne sait pas comment ou pourquoi les attaquer.

Une chose dont je veux vous avertir avant d’aller plus loin est que vous devez être attentif à ce qui se passe à la table pour pouvoir exploiter les faiblesses. Les bons joueurs savent comment varier leur jeu et déguiser leur force en faiblesse et vice versa. Vous devez connaître suffisamment bien votre adversaire pour être capable de deviner si ses actions indiquent une faiblesse réel ou une force dissimulée.

Il y a réellement deux types de faiblesses que vous devez être capable de repérer. Il y a les faiblesses évidentes, quand votre adversaire ne fait aucun effort pour cacher qu’il est faible. Il y a aussi les faiblesses dissimulées, quand votre adversaire essaye de cacher qu’il est faible en prétendant être fort. Je vais parler des signes les plus évidents de faiblesses en premier.

Preflop, il y a les limpers. Limper en lui-même ne signifie pas nécessairement faiblesse. En fait, un limp en début de parole peut être assez fort. Ceci dit, si quelqu’un limp après que les deux premiers de parole se sont couchés, je considère ça comme un signe de faiblesse. Les joueurs débutants ou rudimentaires le font souvent avec exactement le type de main dont vous pensez qu’ils pourraient limper : petites ou moyennes paires, medium suited connectors ou des faibles mains à Broadway comme J-10 ou Q-J.

Ok, on a un limper en milieu ou fin de parole ; comment on l’exploite ? Si les stacks sont profond, vous pouvez souvent relancer en position pour isoler le joueur faible. Je préfère le faire depuis le bouton, cutoff ou deux positions avant le bouton, et ne pas essayer de profiter de ces joueurs en milieu de parole, car dans ce cas, je peux me retrouver confronter à une réelle main. Pour cet article, je suppose que nous profitons du joueur parce qu’il est faible, pas parce que nous avons une bonne main. Si nous avons une bonne main, on va évidemment relancer pour prendre de la valeur et tout ça n’a plus trop d’importance. Avec la gamme de mains mentionnée plus haut, parfois le joueur va jeter, mais souvent, si vous faites une relance d’environ 4 fois la big blind pour l’isoler, il va suivre, espérant trouver un excellent flop et vous prendre tout votre stack.

Pour cet exemple, admettons que votre adversaire suive votre mise. Qu’est-ce que vous cherchez ? Idéalement vous cherchez des flops avec beaucoup de grosses cartes ou un bon mélange de carte (K-8-2 dépareillés). Vous allez faire un continuation-bet sur la plupart des flops, bien que sa gamme de mains soit telle qu’il va normalement soit toucher très fort ou rater complètement. Et vous allez souvent jouer cette main uniquement pour profiter du fait qu’il va rater la plupart du temps (ou ne pas toucher suffisamment pour suivre facilement).

Faites attention aux flops bas et coordonnés. Un flop comme 7-6-5 avec deux cartes de même couleur va vraiment m’effrayer parce que ça touche souvent les paires moyennes ou connector moyen de l’adversaire. Parfois sur les flops effrayants, je vais faire un continuation-bet décalé (c’est-à-dire check derrière lui sur le flop et miser sur la turn s’il a checké de nouveau). Un joueur faible est une excellente source de jetons en jouant de cette façon, parce qu’il va sans arrêt limp-call et fold sur le flop, croyant que la fois où il va toucher, il va refaire les jetons perdus. Il n’y arrivera pas car vous vous jouez de lui et vous jetterez vos cartes quand il montrera de la force.

Après le flop, le type le plus commun d’évidente faiblesse est la faible ouverture. C’est quand quelqu’un fait une mise de moins de la moitié du pot. Les bons joueurs vont souvent utiliser la faible ouverture pour déclencher de l’action sur leurs grosses mains, mais les mauvais le font souvent parce qu’ils croient qu’ils ont une main décente ou parce qu’ils ont relancé preflop et pensent qu’ils doivent miser quelque chose mais sont effrayés, du coup ils ne veulent pas miser beaucoup.

Attaquer ce genre de faible jeu diffère selon qui est l’agresseur preflop et aussi selon la position. En position, si vous êtes l’agresseur preflop, la faible ouverture de votre adversaire signifie souvent qu’il a touché quelque chose au flop mais n’est pas assez sûr de lui pour vous faire un check-raise. Une relance bien dosée sur le flop vous gagnera souvent le pot, car il se convaincra lui-même que vous devez avoir un monstre si vous relancez preflop et relancez à nouveau sur le flop. Si c’était lui qui a relancé preflop, la même combinaison marche souvent aussi puisque votre adversaire va souvent croire que, comme il a relancé preflop, il doit miser mais il a suffisamment peur du flop pour ne pas faire une mise forte.

Quand vous êtes hors de position, vous pouvez faire un check-raise pour tenter de prendre le pot directement. Un autre moyen pour varier votre jeu est de faire un check-call et voir s’il va de nouveau envoyer à la turn. Beaucoup de joueurs faibles ne sont pas capables de le faire, donc vous pouvez souvent voler le pot avec une mise à la river. Cette stratégie qui consiste à suivre marche aussi bien en position et peut être un mouvement très puissant contre des joueurs qui vont essayer de prendre le pot une fois mais pas deux.

Ensuite il y a les formes dissimulées de faiblesse. Preflop, ça inclut généralement une relance depuis une position de vol. Revoler ces joueurs est vraiment dépendant de votre lecture et ça vous demande d’être très attentif. Il y a énormément de voleurs preflop qui vont se coucher quand ils sont relancés (en supposant que les tapis sont profonds). Et il y en a d’autres qui vont suivre avec presque tout du moment qu’ils ont relancé avec. J’essaye de catégoriser les joueurs quand je joue avec eux, en me basant sur leur force de jeu et leur agression, preflop et postflop. Si une personne est un joueur moyen post-flop, je vais souvent simplement suivre et essayer de prendre le pot plus tard, mais si c’est un bon joueur post flop, je vais souvent le relancer et essayer de prendre le pot directement, particulièrement si je pense qu’il sort de son jeu. Si vous avez affaire à un joueur qui ne relance presque jamais, ne supposez pas que sa relance est faible, même d’une position de vol.

Post-flop, le type le plus courant de faiblesse dissimulée est l’overbet (une mise disproportionnée). De nouveau, je vous mets en garde contre les bons joueurs qui vont parfois faire un overbet avec leurs bonnes mains pour paraître faible, mais le joueur moyen le fait souvent pour décourager les suiveurs. Avant de décider d’exploiter un overbet que vous percevez comme faible, soyez sûr d’avoir regardé la texture du flop. Sur des flops à gros tirages possibles, il est plus probable qu’un overbet ait lieu avec une réelle main, car les joueurs essayent de protéger leurs mains du tirage. Les overbets sur des tableaux non coordonnés sont plus le type de jeu que l’on va chercher à exploiter. Encore une fois, la façon dont vous les attaquez dépend de votre lecture. Contre certains joueurs qui sont incapables d’envoyer deux fois sans une main, Il vaut mieux suivre et attendre de voir s’ils peuvent envoyer deux foix. Contre les joueurs capables de miser deux fois, mieux vaut relancer pour représenter une réelle force. Varier votre jeu et jouer vos adversaires en fonction de leur forces et faiblesses est de la plus grande importance.

Il y a juste quelques unes des plus communes formes de faiblesse que je vois, mais il y en a bien d’autres. Plus vous jouez, plus vous apprendrez à les identifier et les exploiter. Une chose que vous avez sûrement remarquée, c’est que je n’ai pas parlé du jeu short-stack. Si vous choisissez d’attaquer une faiblesse en short-stack, vous allez juste pousser allin, que ce soit preflop ou post-flop. Ce jeu marche souvent, mais quand ça ne marche pas, vous pouvez souvent paraître idiot en montrant une poubelle. Si vous avez un tapis moyen, vous devriez limiter vos attaques sur les faiblesses sans une main légitime. Si vous avez un tapis de 10 fois environ la taille du pot et vous relancez un limp en milieu de parole et ensuite faites un continuation bet sur le flop, vous allez souvent utiliser près de la moitié de votre tapis pour cette main. Même si ça peut être rentable de le faire, vous pouvez souvent mieux utiliser vos jetons, plus tard avec une vraie main. Attaquer les faiblesses est quelque chose qui, quand c’est bien fait, fonctionne environ 80% du temps pour un petit pot et ne fonctionne pas 20% des fois sur un gros pot. Soyez certains de pouvoir vous permettre de perdre les jetons 20% des fois ou ne le faites pas.

De même, quand on attaque une faiblesse, c’est un vol et nous devons le traiter comme tel. Un vol ne devient pas une main à rentabiliser parce qu’on a touché la paire du milieu, à moins de toucher deux paires ou mieux avec notre main poubelle (de nouveau, pour cet article, je suppose qu’on attaque sans réelles cartes) ; c’est encore un vol. On a montré beaucoup de force dans la façon dont on a joué des mains contre les joueurs plus faible, et s’ils sortent soudainement du bois, ils ont souvent touché leur main. Si vous n’êtes pas assez discipliné pour coucher la paire du milieu ou même la top pair quand vous essayez de voler un joueur faible, vous jetez probablement les profits que vous faites par ce jeu. Un vol est un vol, et ça ne devient pas une main à rentabiliser à moins de toucher deux paires ou mieux.

Pour finir (et c’est surement le plus important), soyez sélectif. Utilisez votre image à la table et votre style de jeu pour dicter la fréquence de vos attaques sur les joueurs qui montrent des signes de faiblesses. Si vous le faites à chaque fois, ça devient évident et exploitable. (« Je vais limper avec mes as parce que ce gars me relance toujours ») Si vous avez une période sans bonnes cartes, utilisez votre image tight pour prendre un pot. Si vous avez eu une excellente période avec les cartes, utilisez votre image de celui qui joue toujours les grosses cartes pour prendre quelques pots. Savoir quand et comment le faire est largement une histoire de feeling mais vous devez être conscient des réactions des joueurs de la table par rapport à vous et ajuster votre jeu en conséquence.

Bonne chance sur les tables.